Camille Jullian (1859-1933), Histoire de Bordeaux depuis les origines jusqu'en 1895, 1er mai 1895

 

1 vol. in-4°. 804 pages. Première édition.
H. 28,4 cm, L. 23 cm, épaisseur 6,7 cm, poids 3,6 kg.
Reliure demi-cuir marron, filets doré en mors et coins. Tranche de tête dorée.
Titre et nom de l'auteur dorés au dos à 5 nerfs.
Gardes  à tourniquets.
Imprimeur : Feret et Fils, Libraires-éditeurs, 15 cours de l'Intendance,Bordeaux.
Page de titre : Histoire de Bordeaux depuis les origines jusqu'en 1895 par Camille Jullian professeur d'histoire à la faculté des lettres.
Ouvrage publié sous les auspices de la municipalité illustré de 235 gravures et de 32 planches hors texte.
En frontispice : Jeton de la Jurade (sous Louis XV), dessin (agrandi) de M. Germain (Archives Municipales), phototypie Petit.
Edition originale, exemplaire numéroté et signé : n° 422 suivi de la signature de Camille Jullian.

 

© Mairie de Bordeaux, Lysiane Gautier

 

 Illustré de :
235 gravures dans le texte
32 planches hors texte :

 

 I. Les piliers de Tutelle, dessin d'Androuet du Cerceau, phototypie Petit (Cabinet des Estampes, B.N.) II. Le Palais Gallien en 1737 phototypie Petit d'après le dessin de Bimard de la Bastie, III. Sarcophage chrétien de la crypte de Saint-Fort (VIe s.), héliogravure de Dujardin, IV. Crypte Saint-Fort dans Saint-Seurin vers l'an 1000, héliogravure de Dujardin d'après une eau-forte de M. de Marquessac, V. L'église Sainte-Croix avant sa restauration (XIe-XIVe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Terpereau, VI. La porte de la Grosse Cloche (XIIIe-XVIe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie , VII. Histoire de Bordeaux vers 1450 d'après le plan de M. Drouyn, dessin de Julien Dukacinski, gravé par Erhard Frères, Paris), VIII. La porte Royale à Saint-André avant sa restauration, XIIIe s., héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Amtmann, IX. Planche hors-texte sur page double : Portail sud de Saint-Seurin (1267), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Amtmann, X. Le grand portail de la cathédrale (XIVe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie, XI. Les voûtes de Saint-André (XIVe-XVe s.),  héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Amtmann, XII. La Tour Pey-Berland (XVe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Amtmann, XIII. Contreforts et cloître de Saint-André (XIVe-XVe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Terpereau, XIV. Façade nord de Saint-Michel (XVe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de Fourié, XV. La Porte du Palais avant sa restauration (fin XVe s.), héliogravure de Dujardin d'après une photographie, XVI. Porte de la maison dite de la Trinité (règne de François 1er), héliogravure de Dujardin d'après un photographie de Fourié, XVII. Contreforts de Grammont à Saint-André (François 1er), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de Fourié, XVIII. Une page des Essais annotée par Montaigne (Bibliothèque de la Ville, édition de 1588) Photogravure Bertaud d'après une photographie, XIX. Planche hors texte de 60 cm de long sur 28 cm : Vue panoramique de Bordeaux en 1660-1669, reproduction d'une gravure de Berey (Cabinet des Estampes, B.N.) avec une légende au-dessous : Chez Nicolas Berey, enlumineur du Roi, phototypie Petit, MDCLX, XX. L'Eglise Saint-Dominique ou Notre-Dame (Fin Louis XIV), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de M. Terpereau, XXI. Bordeaux d'après le plan de Lattré, 1733, indiquant l'état de la Ville avant les travaux des Intendants, dessin de Julien Dukacinski, imprimé par Erhard, Paris, XXII. Statue de Louis XV par Le Moyne, héliogravure de Dujardin d'après la gravure de Nicolas Dupuis, XXIII. Bordeaux sous Louis XVI indiquant l'état de la Ville après les grands travaux des Intendants, dessin de Julien Dukacinski, gravé par Erhard, XXIV. Le Grand Théâtre en 1780, gravure de Poulleau dans l'Album de Louis sur la Salle de Spectacle, 1782, XXV. Le Grand Théâtre en 1890, héliogravure de Dujardin d'après une photographie de Galibert, XXVI. Le plafond du Grand Théâtre de Robin (Louis XVI),  héliogravure de Dujardin d'après une gravure de N. Le Mire, XXVII. Lettre de Montesquieu à Tourny 3 août 1745,en haut de la main de Tourny : rép(ondu) le 9,  photogravure Berthaud, d'après une photographie de Fourié, XXVIII. Le Port de Bordeaux en 1804 (tableau de Pierre Lacour au musée), héliogravure de Dujardin d'après une photographie de Fourié, XIX. Le Clocher de Saint-Michel en 1895, héliogravure de Dujardin d'après une photographie de Galibert, XXX. En double page et en couleurs : Bordeaux 1895 gravé par E. Dumas-Vorzet, imprimé par Erhard, Paris, XXXI. Vue panoramique de Bordeaux (1890), héliogravure de Dujardin d'après un dessin de M. Hugo d'Alési, XXXIII. Le monument des Girondins, projeté,1895, phototypie Petit d'après une aquarelle de M. Blayot.

 

Don des Amis du musée d'Aquitaine en 1998.

 

Inv. 98.15.2

 

© Catherine Bonte

Normalien, agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'Ecole française de Rome (1880-1882), Camille Jullian séjourne un an à l'Université de Berlin où il suit les cours du grand épigraphiste et historien de la Rome antique, Theodor Mommsen, chargé par l'Académie de Berlin de la réalisation du Corpus Inscriptionum Latinarum.

 

En 1883, Camille Jullian débute sa carrière universitaire à la faculté des lettres de Bordeaux, comme maître de conférences, chargé d'un cours complémentaire d’histoire ancienne et d’antiquité grecque et latine. La même année il publie sa thèse latine, De protectoribus et domesticis augustorum, et en  1884 sa thèse principale, Les transformations politiques de l’Italie sous les empereurs romains, 43 av. J.-C. – 330 après J.-C.

 

Il est bientôt également chargé d'un cours "municipal" (hors du programme officiel) d'histoire régionale et ainsi, parallèlement à son parcours de spécialiste de la Rome antique, il amorce l'étude d'une histoire régionale.

 

En 1891, il obtient la chaire de professeur d’histoire de Bordeaux et du sud-ouest de la France.

 

Si ses premières publications sont consacrées à l'épigraphie locale, il élargit ensuite son domaine de recherche tant sur le plan  chronologique que thématique, en s'appuyant sur la géographie humaine et l'archéologie. Ainsi, en 1892, il publie Gallia, tableau sommaire de la Gaule sous la domination romaine, puis en 1893 Ausone et Bordeaux. Études sur les derniers temps de la Gaule romaine et enfin, en 1895, Histoire de Bordeaux depuis les origines jusqu’en 1895.

C'est à la demande du maire Alfred Daney que Camille Jullian rédige en moins de trois ans cette Histoire de Bordeaux, achevée au 1° mai 1895 pour l'ouverture de l'Exposition Universelle de Bordeaux. Publiée avec l'appui de la municipalité, elle est luxueusement imprimée. Dessins, gravures, aquarelles et photographies sont reproduits grâce aux nouveaux procédés de phototypie et d'héliogravure.

Ainsi de nombreuses cartes, vues de la ville, plans, monuments, monnaies, inscriptions ou manuscrits enrichissent le texte. Plusieurs photographes ont participé à son illustration comme Théodore Amtmann (1846-1933), Alphonse Terpereau (1839-1897) ou le médiéviste Jean-Auguste Brutails (1852-1926), l'un des premiers à utiliser la photographie dans le domaine archéologique et qui s'était constitué une très importante documentation iconographique. L'auteur dresse un tableau de la ville, ses institutions politiques, religieuses, les réalisations monumentales, la vie culturelle en définissant quatre périodes.

 

Pl. I. Piliers de Tutelle vers 200 après J.C., dessin d'Androuet du Cerceau, XVIe s. Phototypie Petit- © Catherine Bonte

 

 

 

 

La première partie, la période gallo-romaine commence par un chapitre sur les origines physiques et politiques (les routes et le sol, les Aquitains, les Bituriges Vivisques et la conquête romaine) et se termine avec les invasions normandes.

 

 

Pl. III.  Sarcophage de la Crypte de Saint-Fort (VIe s.)  Héliogravure de P. Dujardin, d'après un moulage - © Catherine Bonte

 

 

 

 

Et enfin, la Nation, dernière période qui s'étend de 1789 à 1895. Cette vaste fresque historique s'achève ainsi sur les transformations sociales, les progrès matériels et les travaux d'embellissement de la ville à la fin du XIXe siècle.

 

 

 

 

p. 406. Plan du vieux marché vers 1600 par Camille Jullian, dessin de Julien Dukacinski, phototypie Petit - (actuelle place Fernand-Lafague) - © Catherine Bonte

 

 

 

 

La seconde partie est la période gasconne. Elle débute en 877 avec les ducs de Gascogne et se clôt avec la conquête française et la capitulation de 1453.
La troisième partie, la royauté française, retrace l'histoire de la ville jusqu'à la Révolution.

 

 

 

 

 

 

P. 163. Contreforts absidiaux de Saint-André, photographie de T. Amtmann, phototypie Petit - © Catherine Bonte

 

En 1905, le Collège de France crée pour lui la chaire d'Antiquités nationales et dès lors, il se consacre totalement à l'histoire de la Gaule. Avec sa gigantesque Histoire de la Gaule en huit volumes, parus entre 1907 et 1926, Camille Jullian a rédigé le premier véritable ouvrage complet et présente l'histoire des relations avec Rome sous un angle nouveau, en inversant la perspective. La Gaule n'est plus seulement une province romaine mais la riche histoire des gaulois devient un objet d'étude à part entière.

 

 

P. 562-563. Pl. XXIII.  Bordeaux sous Louis XVI, après les grands travaux des intendants (détail) - (représentation de la place Louis XVI qui devait être édifiée sur l'emplacement du château Trompette après sa démolition) -Dessin de Dukacinski, gravure d'Erhard - © Catherine Bonte

 

Il repose dans le cimetière protestant de la rue Judaïque, aux côtés de sa femme Madeleine, fille du médecin bordelais Eugène Azam, qu'il avait épousée en 1890.