Ensemble Francs-Maçon de la loge de l’Étoile de la Gironde


Catéchisme maçonnique à l'usage des membres de la R   L   L'Étoile de la Gironde constituée à l'Or   de Bordeaux.
(Respectable Loge l'Étoile de la Gironde constituée à l'Orient de Bordeaux). 1er degré symbolique. APP   (Apprenti), Bordeaux, 1838.

 

Papier imprimé. 12 pages. Imprimeur : Frère G. Villeneuve rue Condillac, n.1 -H. 16 cm, L. 10,5 cm.
Provenance : vente aux enchères.
Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

Inv. 2007.9.7

Instruction par demandes et réponses, composée pour chacun des grades (apprenti, compagnon, maître) et remise au nouvel initié pour lui expliquer les principaux symboles de son grade.

L'enseignement maçonnique n'est pas une doctrine mais une méthodologie de la connaissance s'appuyant sur des symboles (outils de construction, symboles bibliques, pythagoriciens, alchimiques...) qui permettent de représenter par voie analogique des réalités et des lois impossibles à définir avec des mots.

Ce langage visuel est inaccessible au profane et chaque symbole est susceptible d'une interprétation plus ou moins approfondie.

 

Ce catéchisme du 1er degré enseigne au néophyte la symbolique du grade d'apprenti. Les outils de ce grade sont le ciseau et le maillet avec lesquels l'apprenti, ceint d'un tablier de peau blanche, symbole d'innocence, va commencer à dégrossir sa "pierre brute" c'est à dire sa propre personne dans l'espoir de façonner "la pierre cubique " ou l'homme idéal. Il doit se dépouiller du vieil homme, se libérer de ses passions et préjugés pour trouver sa vraie personnalité. Mais ces instructions sont aussi un moyen de reconnaissance pour l'officier chargé de garder la porte de la loge et qui peut ainsi vérifier si la personne qui veut entrer est bien un franc-maçon et si son grade correspond au degré auquel travaille la loge où il demande son admission; cet examen s'appelle le tuilage.

 

C. B.

 

Bibliographie

 

Bayard Jean-Pierre, Symbolisme maçonnique Traditionnel, I, les loges bleues, II, les Hauts grades, 5° édition, Edimat, Paris, 1987.

 

Besuchet de Saunois Jean-Claude, Précis de l'Ordre de la Franc-maçonnerie depuis son introduction en France jusqu'en 1829, Rapilly librairie, Paris, 1829.

 

Boucher Jules, La Symbolique maçonnique, Dervy, Paris,1948.

 

Coutura Johel, La Franc-maçonnerie à Bordeaux (XVIII°-XIX° siècles), Editions Jeanne Laffitte, Marseille, 1978.

 

Coutura Johel, Cavignac Jean, ""La Franc-maçonnerie en Gironde, in bulletin de l'I.A.E.S n° 17/18, 1° semestre 1974.

 

Doré André, Petit lexique  maçonnique en forme de dictionnaire à l'usage des Loges et des Franc-maçons que la Maçonnerie intéresse, Collection de l'Institut de Recherches et d'Études Maçonniques IDERM, Paris, Edimaf, 1986.

 

La Franc-maçonnerie, exposition présentée au musée d'Aquitaine du 11 juin au 16 octobre 1994, Bordeaux, 1994.

 

Lhomme Jean, Maisondieu Édouard, Tomaso Jacob, Dictionnaire thématique illustré de la Franc-maçonnerie, Éditions du Rocher, Jean-Paul Bertrand Éditeur, 1993.

 

Morata Raphaël, Les objets de la Franc-maçonnerie, Ch. Massin éditeur.

 

Musée de la Franc-maçonnerie, Collection du Grand Orient de France, Beaux Arts Magazine, hors-série.

 


Règlemens particuliers de la R L  L'ETOILE DE LA GIRONDE, à l'O   de Bordeaux.
(règlements particuliers de la Respectable Loge l'Etoile de la Gironde, à l'Orient de Bordeaux), Bordeaux, 1838.

 

Papier imprimé. 76 pages. Imprimeur : Frère E. Mons rue Sauteyron, Bordeaux. H. 21 cm, L. 13 cm.
Provenance : vente aux enchères.
Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

 

Inv. 2007.9.6

 

Chaque obédience possède sa propre constitution dont les principes de base ont été énoncés en 1723 dans les "Constitutions d'Anderson" ainsi qu'un règlement général, ensemble de statuts et de règles promulgués comme loi interne. Constitutions et règlements régissent son fonctionnement mais, à l'intérieur de l'obédience, un atelier peut se doter d'un statut particulier pour préciser les modalités de son fonctionnement; il doit être approuvé par l'exécutif et être en accord avec le règlement général. Il régit le rôle des officiers de la loge et détermine la nature des travaux, l'organisation des réunions... Un exemplaire est remis à tout nouvel apprenti le jour de son initiation.

 

 

 

L'Etoile de la Gironde est constituée à l'Orient de Bordeaux par l' Acte constitutif du Grand Orient de France à la date du 2ème jour du 10ème mois de l'an de la Vénérable Loge 5813 (2 décembre 1813). Elle déclare se placer sous ses auspices pour se livrer à la pratique des vertus philanthropiques et vouer ses travaux à la gloire du Grand Architecte de l'Univers.

 

© Mairie de Bordeaux, Lysiane Gauthier

 

 

 

L'étoile de la Gironde était constituée en grande partie de juifs. Elle fut contrainte de se mettre en sommeil en 1816, agitée par des querelles religieuses internes. En 1826, après de nombreuses vexations, elle est définitivement reconnue par les loges bordelaises. Installée impasse de Ségur, elle a travaillé jusqu'au 25 avril 1855, date à laquelle elle fusionne avec l'Essence de la Paix et le Triangle pour fonder l'Etoile du Progrès qui devint ainsi l'une des plus grandes loges de Bordeaux et existe toujours. Elle reçoit ses règlements particuliers qui  sont imprimés en 1838.

 

C. B.

 

Bibliographie.

 

Bayard Jean-Pierre, Symbolisme maçonnique Traditionnel, I, les loges bleues, II, les Hauts grades, 5° édition, Edimat, Paris, 1987.

 

Besuchet de Saunois Jean-Claude, Précis de l'Ordre de la Franc-maçonnerie depuis son introduction en France jusqu'en 1829, Rapilly librairie, Paris, 1829.

 

Boucher Jules, La Symbolique maçonnique, Dervy, Paris,1948.

 

Coutura Johel, La Franc-maçonnerie à Bordeaux (XVIII°-XIX° siècles), Editions Jeanne Laffitte, Marseille, 1978.

 

Coutura Johel, Cavignac Jean, ""La Franc-maçonnerie en Gironde, in bulletin de l'I.A.E.S n° 17/18, 1° semestre 1974.

 

Doré André, Petit lexique  maçonnique en forme de dictionnaire à l'usage des Loges et des Franc-maçons que la Maçonnerie intéresse, Collection de l'Institut de Recherches et d'Études Maçonniques IDERM, Paris, Edimaf, 1986.

 

La Franc-maçonnerie, exposition présentée au musée d'Aquitaine du 11 juin au 16 octobre 1994, Bordeaux, 1994.

 

Lhomme Jean, Maisondieu Édouard, Tomaso Jacob, Dictionnaire thématique illustré de la Franc-maçonnerie, Éditions du Rocher, Jean-Paul Bertrand Éditeur, 1993.

 

Morata Raphaël, Les objets de la Franc-maçonnerie, Ch. Massin éditeur.

 

Musée de la Franc-maçonnerie, Collection du Grand Orient de France, Beaux Arts Magazine, hors-série.

 


Cordon de maître

 

 

 

Cordon de maître, Bordeaux, 1815-1855.

 

Soie, velours, perles, passementerie, pailleté. H. 75 cm, L. 10,5 cm.
Provenance : vente aux enchères.
Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

 

Inv. 2007.9.4

 

L'écharpe moirée bleue porte 4 registres de décorations. Au sommet, l'étoile flamboyante à 5 pointes en velours rouge frappée du G, dardant des rayons de ses angles rentrants, entourée de 5 petites étoiles. En dessous, un soleil rayonnant, surmonté des signes alchimiques de 4 métaux, apparaît entre les colonnes en velours noir frappées des lettres J et B , coiffées d'une fleur rouge et posées sur un degré à 5 marches. Puis une branche d'acacia fleurie , une houppe dentelée à lacs d'amour enlaçant un compas posé sur une équerre à laquelle pend un niveau, au centre la lettre M au-dessus des  . Dans la partie inférieure, 7 larmes d'argent et 2 branches  d'acacia fleuries disposées en couronne autour d'une tête de mort avec des os en sautoir. Enfin, une rosette rouge lie les 2 pans de l'écharpe.

 

Le cordon est l'ensemble des décorations du "décor" et se porte soit en sautoir pour les grades supérieurs, indiquant une fonction officielle, soit comme ici en écharpe, rappel du baudrier soutenant l'épée, apanage des nobles sous l'ancien régime mais porté sans distinction sociale par les francs-maçons, signe de l'égalité entre tous. Le port de l'épée se perdant, il n'en subsiste que le baudrier, simple écharpe de couleur bleue dans le rite français, constellée de symboles et portée de l'épaule droite au flanc gauche avec un insigne maçonnique suspendu à son extrémité. Alors que le port du tablier est rituel, celui de l'écharpe n'est pas obligatoire; bien que réservé aux maîtres, les apprentis et compagnons peuvent se "décorer" au grade de maître lors des tenues blanches (séances de travail).

 

Entouré de 5 étoiles, le pentagramme, très ancien symbole repris par l'école pythagoricienne, est symbole d'amour harmonieux et régénérateur. Sa lumière est l'image de l'homme régénéré, de l'initié parfait rayonnant comme la lumière dans les ténèbres. En son centre, la lettre G à la signification énigmatique : Géométrie, Génération, Gravitation, Génie, Gnose mais aussi God ou Grand Architecte de l'Univers.

 

 

 

 

 

© Mairie de Bordeaux, Lysiane Gauthier

 

Le motif suivant témoigne des liens qui existent entre la maçonnerie ésotérique et l'alchimie mystique dont le but est la transmutation de l'âme, l'éveil spirituel.Au dessus du soleil, les symboles alchimiques des

métaux : le mercure, le plomb, l'étain et l'antimoine qui correspond à l'avant-dernière étape dans la recherche de l'or philosophal et représente un état proche de la perfection dans l'évolution de l'être. L'ultime phase dans le processus de transformation du plomb en or pourrait être représentée par le Soleil.

 

Dans l'initiation au 3° degré, à la question "si un maître était perdu où le trouverions-nous ?" la réponse est "entre l'équerre et le compas". Le signe M  pour le mot maître matérialise la position centrale où il synthétise la réunion de ces deux symboles indissociables, l'union de l'esprit et de la matière mais au terme de l'initiation, l'esprit transcende la matière et le compas est posé sur l'équerre. A celle-ci est suspendu le niveau qui indique l'horizontalité et représente la parfaite égalité qui doit régner entre les maçons, l'équité sociale qui est la base du droit naturel.

 

La branche d'acacia, unie ici à la houppe dentelée, se retrouve dans le dernier motif représentant le thème central de l'initiation au grade de maître : le meurtre de l'architecte de Salomon, Hiram, par les trois mauvais compagnons (ignorance, fanatisme et ambition) qui voulaient lui soutirer le mot secret de maître. Il est représenté par le crâne, les os et les larmes d'argent, signes de tristesse. La couronne d'acacia, bois dur et imputrescible planté sur la tombe d'Hiram, est symbole de renaissance et d'immortalité. L'initié doit d'abord mourir pour renaître investi des qualités du maître : savoir, tolérance et détachement.

 


Médaille maçonnique, Bordeaux, 1815-1855.

 

Alliage cuivreux. Soie et strass.
Provenance : vente aux enchères.

Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

Inv. 2007.9.5

© Mairie de Bordeaux, Lysiane Gauthier

 

L'étoile à 5 branches décorées d'un rameau d'acacia et terminées par un strass est frappée du G. Elle est accrochée à un ruban de moire rouge.
Si les bijoux mobiles ou bijoux d'ordre, représentations des outils symboliques, sont réservés aux officiers de la loge et indiquent leur fonction, chaque loge est autorisée à faire frapper une médaille à ses armes ou "médaille de loge" pour ses membres.

 

L'article 169 du chapitre II des "Réglements particuliers de la R  L  L'Etoile de la Gironde" consacré aux décorations stipule :
« La Loge adopte un bijou particulier représentant une Etoile à cinq rayons, ayant au centre la lettre symbolique G. Il est suspendu à un ruban couleur de feu porté en sautoir. Le Vénérable en décore le néophyte en lui donnant les insignes du  premier grade. Le coût de ce bijou est fixé à cinq francs et versé dans les mains du Frère Trésorier avec le montant de la réception».

 

© Mairie de Bordeaux, Lysiane Gauthier

 

L'étoile à 5 branches décorées d'un rameau d'acacia et terminées par un strass est frappée du G. Elle est accrochée à un ruban de moire rouge.
Si les bijoux mobiles ou bijoux d'ordre, représentations des outils symboliques, sont réservés aux officiers de la loge et indiquent leur fonction, chaque loge est autorisée à faire frapper une médaille à ses armes ou "médaille de loge" pour ses membres.

 

L'article 169 du chapitre II des "Réglements particuliers de la R  L  L'Etoile de la Gironde" consacré aux décorations stipule :
« La Loge adopte un bijou particulier représentant une Etoile à cinq rayons, ayant au centre la lettre symbolique G. Il est suspendu à un ruban couleur de feu porté en sautoir. Le Vénérable en décore le néophyte en lui donnant les insignes du  premier grade. Le coût de ce bijou est fixé à cinq francs et versé dans les mains du Frère Trésorier avec le montant de la réception».

 


Poche à tablier maçonnique, Bordeaux, 1815-1855.

 

Coton damassé, brodé. H. 33 cm, L. 38 cm.
Provenance : vente aux enchères.

Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

Inv. 2007.9.3

Un cordon brodé se déploie élégamment sur le bord du rabat de la poche en coton damassé à décor de petites fleurs. Ses boucles retiennent de petits bouquets  de fleurs épanouies ou en boutons.

 

Ce cordon représente la chaîne d'union, symbole de la fraternité qui unit tous les francs-maçons dans une parfaite égalité et qui se matérialise dans le cercle fraternel qui clôt les tenues. Ainsi, les bras croisés sur la poitrine, le droit passant au-dessus du gauche, se tenant par leurs mains dégantées, les frères sont les maillons d'une chaîne qui part du Vénérable pour lui revenir. Ce geste intemporel qui unit tous les maçons rassemblés au nom d'un même idéal est aussi symbole de transmission et les replace dans la chaîne des générations.

 

© Mairie de Bordeaux - Lysiane Gauthier

Bibliographie

 

Bayard Jean-Pierre, Symbolisme maçonnique Traditionnel, I, les loges bleues, II, les Hauts grades, 5° édition, Edimat, Paris, 1987.

 

Besuchet de Saunois Jean-Claude, Précis de l'Ordre de la Franc-maçonnerie depuis son introduction en France jusqu'en 1829, Rapilly librairie, Paris, 1829.

 

Boucher Jules, La Symbolique maçonnique, Dervy, Paris,1948.

 

Coutura Johel, La Franc-maçonnerie à Bordeaux (XVIII°-XIX° siècles), Editions Jeanne Laffitte, Marseille, 1978.

 

Coutura Johel, Cavignac Jean, ""La Franc-maçonnerie en Gironde, in bulletin de l'I.A.E.S n° 17/18, 1° semestre 1974.

 

Doré André, Petit lexique  maçonnique en forme de dictionnaire à l'usage des Loges et des Franc-maçons que la Maçonnerie intéresse, Collection de l'Institut de Recherches et d'Études Maçonniques IDERM, Paris, Edimaf, 1986.

 

La Franc-maçonnerie, exposition présentée au musée d'Aquitaine du 11 juin au 16 octobre 1994, Bordeaux, 1994.

 

Lhomme Jean, Maisondieu Édouard, Tomaso Jacob, Dictionnaire thématique illustré de la Franc-maçonnerie, Éditions du Rocher, Jean-Paul Bertrand Éditeur, 1993.

 

Morata Raphaël, Les objets de la Franc-maçonnerie, Ch. Massin éditeur.

 

Musée de la Franc-maçonnerie, Collection du Grand Orient de France, Beaux Arts Magazine, hors-série.

 

 

 


Tablier de maître du rite français, Bordeaux, 1815-1855.

 

Soie et coton, brodé et pailleté. H. 33 cm, L. 38 cm.
Provenance : vente aux enchères.
Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

 

Inv. 2007.9.1

 

Tablier en soie blanche rectangulaire à angles arrondis bordé d'un galon tuyauté bleu comme la bavette ornée d'un soleil rayonnant. Sur le plat, une houppe dentelée à lacs d'amour se déploie au-dessus des deux colonnes J et B à chapiteaux corinthiens, décorées de treillis en forme de réseau et posées sur une base cubique. Entre les colonnes, le Soleil et la Lune encadrent le temple précédé de 7 marches d'où s'échappent 2 branches d'acacia largement déployées. Le fronton est frappé du compas et de l'équerre entrecroisés.

Le tablier est le véritable insigne maçonnique remis au frère le jour de son initiation avec les gants blancs qui, dissimulant l'origine sociale, assurent l'égalité entre tous.

 

Les tabliers des deux premiers grades sont en peau d'agneau blanche et vierge de tout décor, portés bavette relevée par l'apprenti et bavette rabattue par le compagnon. Celui de maître, en peau ou en satin blanc, bordé de bleu dans le rite français, est brodé d'attributs et de lettres symboliques. Héritier direct de la maçonnerie opérative où les maçons le portaient pour se protéger, il symbolise, dans la maçonnerie spéculative , la construction du Temple de l'humanité idéale. Il faut améliorer, perfectionner l'être humain pour qu'il atteigne son épanouissement, la perfection et la lumière.

 

Précédé de 7 marches, le temple de Salomon dont l'édification est décrite dans la Bible, au chapitre 7 du 1er Livre des Rois, aurait été élevé en 7 ans, âge symbolique du maître maçon qui est parvenu à la plénitude de l'initiation. De part et d'autre, les deux colonnes d'airain dressées par Hiram devant le temple. A gauche Jakîn qui signifie "il établit", masculine, symbolise l'énergie expansive et à droite Boaz, "dans la force", féminine, symbolise la réceptivité, l'assimilation ce qui signifie donc "Dieu établit son temple dans la force (solidité)". Ces deux colonnes, complémentaires et indissociables, marquent les limites du monde profane, la transition avec l'univers des initiés. Les deux luminaires se répondent. A côté de Jakîn, le Soleil, principe actif, force vitale et régénératrice, symbole de force et d'autorité, à droite, la Lune, principe passif associé à la transformation et à la croissance, à l'imagination et à l'intuition, symbolise le processus de la gestation dans le mystère de l'âme. Ainsi le Soleil est la raison qui éclaire les intelligences et la Lune, l'imagination qui donne forme aux idées. Au-dessus, la chaîne d'union ou houppe dentelée est une corde à lacs d'amour dont chaque extrémité est une houppe, symbole de la collectivité formée de brins individuels; c'est l'image de la fraternité qui doit unir tous les maçons. Directement inspirée du cordeau, outil de mesure des maçons opératifs, sa transformation en un cordon décoratif où les lacs d'amour, rappel de l'idéogramme de l'infini, remplacent les nœuds, en a changé le sens primitif.

 

C. B.

 

Bibliographie

 

Bayard Jean-Pierre, Symbolisme maçonnique Traditionnel, I, les loges bleues, II, les Hauts grades, 5° édition, Edimat, Paris, 1987.

 

Besuchet de Saunois Jean-Claude, Précis de l'Ordre de la Franc-maçonnerie depuis son introduction en France jusqu'en 1829, Rapilly librairie, Paris, 1829.

 

Boucher Jules, La Symbolique maçonnique, Dervy, Paris,1948.

 

Coutura Johel, La Franc-maçonnerie à Bordeaux (XVIII°-XIX° siècles), Editions Jeanne Laffitte, Marseille, 1978.

 

Coutura Johel, Cavignac Jean, ""La Franc-maçonnerie en Gironde, in bulletin de l'I.A.E.S n° 17/18, 1° semestre 1974.

 

Doré André, Petit lexique  maçonnique en forme de dictionnaire à l'usage des Loges et des Franc-maçons que la Maçonnerie intéresse, Collection de l'Institut de Recherches et d'Études Maçonniques IDERM, Paris, Edimaf, 1986.

 

La Franc-maçonnerie, exposition présentée au musée d'Aquitaine du 11 juin au 16 octobre 1994, Bordeaux, 1994.

 

Lhomme Jean, Maisondieu Édouard, Tomaso Jacob, Dictionnaire thématique illustré de la Franc-maçonnerie, Éditions du Rocher, Jean-Paul Bertrand Éditeur, 1993.

 

Morata Raphaël, Les objets de la Franc-maçonnerie, Ch. Massin éditeur.

 

Musée de la Franc-maçonnerie, Collection du Grand Orient de France, Beaux Arts Magazine, hors-série.

 


Tablier de maître du rite français, Bordeaux, 1815-1855.

 

Soie et coton, brodé et pailleté. H. 27,5 cm, L. 33,3 cm.
Provenance : loge maçonnique "l'Etoile de la Gironde".
Don des Amis du musée d'Aquitaine en 2007.

 

Inv. 2007.9.2

 

Tablier rectangulaire à bavette  en soie blanche bordée d'un galon tuyauté bleu. La bavette est ornée d'une étoile flamboyante à 5 pointes dardant des flammes de ses angles rentrants, constellée de 6 points. Le plat du tablier est orné du soleil et de la lune et de 2 branches d'acacia liées, largement ouvertes sous le compas et l'équerre entrecroisés enserrant une étoile.

 

Au centre, les deux outils opératifs intimement liés, symboles fondamentaux de la franc-maçonnerie dont la connaissance et la méditation permettent la découverte de sa propre personnalité.

 

L'équerre, outil passif, est le symbole de la matière qu'elle rectifie et ordonne et donc celui de l'action de l'homme sur le monde matériel, de l'équité et de la justice. Elle l'invite à descendre en lui-même pour mieux se connaître, se débarrasser de ses défauts et devenir droit et juste.

 

Le compas, outil actif, mobile, sert à prendre la mesure de toutes choses, à construire et ainsi est l'image de l'emprise sur la matière, de la primauté de la réflexion sur les passions, de la prudence et de la tempérance.

 

Au début du parcours maçonnique, la matière domine puis l'esprit s'intègre à la matière pour la dominer mais tous deux restent indissociables et la petite étoile brodée représente le maître qui doit rester dans une position médiane, harmonieuse, source de création. Il a renoncé aux vices et aux passions liés à la matière symbolisée par l'équerre pour atteindre une élévation morale, une renaissance aux valeurs de l'esprit symbolisées par le compas. Au-dessus, le Soleil, force vitale et régénératrice, représentant la raison, fait face à la Lune qui de même qu'elle reçoit et réfléchit la lumière solaire, absorbe la pensée logique et la mêle à l'intuition et à la sensibilité. Ils forment une triade avec l'Etoile Flamboyante dont le maître de loge est l'image temporelle ; en effet, selon les rituels : "comme le Soleil éclaire les travaux des maçons le jour, la Lune pendant la nuit,  de même l'Etoile Flamboyante ou le Vénérable préside à la loge pour l'éclairer de ses conseils et de ses lumières". Enfin, lors du rituel d'initiation au grade de maître, le franc-maçon déclare "l'acacia m'est connu". Cet arbre, symbole d'immortalité, planté sur la tombe d'Hiram, l'architecte de Salomon assassiné par trois compagnons, lui a permis de retrouver le corps, de l'extraire de l'obscurité et de s'identifier à lui pour renaître libéré de son ignorance, régénéré.

 

C. B.

 

Bibliographie

 

Bayard Jean-Pierre, Symbolisme maçonnique Traditionnel, I, les loges bleues, II, les Hauts grades, 5° édition, Edimat, Paris, 1987.

 

Besuchet de Saunois Jean-Claude, Précis de l'Ordre de la Franc-maçonnerie depuis son introduction en France jusqu'en 1829, Rapilly librairie, Paris, 1829.

 

Boucher Jules, La Symbolique maçonnique, Dervy, Paris,1948.

 

Coutura Johel, La Franc-maçonnerie à Bordeaux (XVIII°-XIX° siècles), Editions Jeanne Laffitte, Marseille, 1978.

 

Coutura Johel, Cavignac Jean, ""La Franc-maçonnerie en Gironde, in bulletin de l'I.A.E.S n° 17/18, 1° semestre 1974.

 

Doré André, Petit lexique  maçonnique en forme de dictionnaire à l'usage des Loges et des Franc-maçons que la Maçonnerie intéresse, Collection de l'Institut de Recherches et d'Études Maçonniques IDERM, Paris, Edimaf, 1986.

 

La Franc-maçonnerie, exposition présentée au musée d'Aquitaine du 11 juin au 16 octobre 1994, Bordeaux, 1994.

 

Lhomme Jean, Maisondieu Édouard, Tomaso Jacob, Dictionnaire thématique illustré de la Franc-maçonnerie, Éditions du Rocher, Jean-Paul Bertrand Éditeur, 1993.

 

Morata Raphaël, Les objets de la Franc-maçonnerie, Ch. Massin éditeur.

 

Musée de la Franc-maçonnerie, Collection du Grand Orient de France, Beaux Arts Magazine, hors-série.